R. c. Chrétien, 2013 QCCA 1343 est une excellente source relativement au principe suivant : lorsque le délinquant enfreint sans excuse raisonnable une condition de son ordonnance de sursis à l’emprisonnement, il devrait y avoir présomption qu’il doit alors purger le reste de sa peine en prison
Voici les passages pertinents :
[9] L’appelante souhaite donc la révocation pure et simple de l’ordonnance de sursis. La Cour suprême du Canada, dans l’arrêt Proulx[2], explique que :
39 Remarque plus importante, lorsque le délinquant enfreint sans excuse raisonnable une condition de son ordonnance de sursis à l’emprisonnement, il devrait y avoir présomption qu’il doit alors purger le reste de sa peine en prison. Cette menace constante d’incarcération est de nature à inciter le délinquant à respecter les conditions qui lui ont été imposées: voir R. c. Brady, 1998 ABCA 7 (CanLII), 1998 ABCA 7 (CanLII), (1998), 121 C.C.C. (3d) 504 (C.A. Alb.); J. V. Roberts, «Conditional Sentencing: Sword of Damocles or Pandora’s Box?» (1997), 2 Rev. can. D.P. 183. Elle contribue en outre à distinguer l’emprisonnement avec sursis de la probation en rendant plus sévères les conséquences d’un manquement aux conditions d’une ordonnance de sursis à l’emprisonnement.
[Soulignement ajouté]
[10] La Cour d’appel de la Colombie-Britannique, dans l’arrêt R. v. L. (T.E.)[3], expose certains critères relatifs à l’exercice de la discrétion du juge :
13 This brief review of the appellate authorities following Proulx, suggests the task of the court at a disposition hearing is to consider the nature of the offence; the nature, circumstances, and timing of the breach; any subsequent criminal conduct and sentences for that conduct; changes in the plan for community supervision; the effect of termination on the appropriateness of the sentence for the original offence; and the offender’s previous criminal record, in determining whether the presumption of termination for breach is to be applied. If the presumption is rebutted, the court then is to ask itself which of the other three options is appropriate, having regard to those same factors. I do not understand the list of factors to be closed.
[11] Les propos du juge Rosenberg, de la Cour d’appel de l’Ontario, rappellent bien l’approche à suivre[4] :
In my view, this simple and expeditious procedure for dealing with violations of the order has important implications in understanding and applying the conditional sentence regime. This procedure which is set out in s. 742.6 reinforces the point that this is a sentence of imprisonment that the offender is permitted to serve in the community. It is appropriate that if the offender breaches the order, and particularly if the breach represents the commission of a further offence or endangers the community, all or a portion of the unexpired term of the sentence be served in prison.